Début des crises de colère chez l’enfant : comprendre l’âge et les déclencheurs
Un enfant de dix-huit mois sur deux manifeste des crises de colère régulières avant l’âge de trois ans, selon les dernières données de la Société canadienne de pédiatrie. Certains enfants commencent plus tôt, d’autres semblent y échapper temporairement, mais une majorité traverse cette phase. Les causes varient, oscillant entre l’immaturité du langage, la frustration ou une recherche d’autonomie.
Une gestion adaptée réduit l’intensité et la fréquence de ces épisodes, à condition d’identifier rapidement les facteurs déclencheurs. Les recommandations des spécialistes s’appuient sur des stratégies concrètes, ajustées à l’âge et au tempérament de chaque enfant.
Plan de l'article
À quel âge apparaissent les premières crises de colère chez l’enfant ?
Chez les tout-petits, la crise de colère peut surgir tôt, parfois autour de 18 mois. Ce n’est cependant qu’à partir de 2 ans que le phénomène prend une envergure nouvelle : la fameuse période des “terrible two” débute. Pour bien des parents, cette séquence ne fait pas dans la demi-mesure. Résistance, pleurs, cris, gestes incontrôlés deviennent fréquents dans le quotidien d’enfants en quête d’affirmation, encore incapables de dompter leurs émotions.
La fréquence de ces tempêtes atteint un sommet vers 3 ans, puis s’atténue peu à peu. Chez la majorité des enfants, ces accès s’espacent avant 5 ans. Parfois, pourtant, ils se prolongent jusqu’à 8 ou 9 ans, surtout si le développement émotionnel tarde à suivre ou si l’environnement manque de repères stables. Mais les experts le rappellent : la colère fait partie du parcours normal de l’enfance.
Voici ce que montrent les observations sur le sujet :
- Entre 2 et 4 ans : la période la plus intense, celle des “terrible two”
- Entre 2 et 5 ans : la majorité des colères se manifestent
- Jusqu’à 8-9 ans : certains enfants voient ces épisodes persister
Ce passage fait écho à la soif d’autonomie et au besoin d’expérimenter. L’enfant veut choisir, s’opposer, tester, mais la régulation émotionnelle, encore en construction, ne lui laisse guère d’options pour exprimer le débordement. Saisir cette chronologie, c’est déjà adapter sa posture et mieux accompagner la traversée.
Quels sont les déclencheurs les plus fréquents et comment les reconnaître au quotidien
Une crise de colère ne tombe jamais du ciel. Derrière l’explosion, plusieurs ressorts se combinent. En première ligne : la frustration. Un refus, une attente jugée trop longue, une consigne incomprise, et la tolérance s’effrite. La fatigue, elle aussi, joue un rôle : un enfant épuisé devient bien plus vulnérable aux débordements. Quant à la faim, elle s’invite volontiers, surtout en fin de matinée ou d’après-midi, quand l’énergie baisse et la gestion émotionnelle déraille.
D’autres facteurs, moins visibles, aggravent la situation : surcharge sensorielle (bruit, agitation), anxiété liée à la nouveauté ou à la séparation, stress d’un rythme effréné. Si l’enfant manque d’outils pour exprimer ce qui coince, il recourt naturellement au cri ou à l’opposition. L’adulte, attentif, a tout intérêt à repérer les signes avant-coureurs : changement soudain d’attitude, agitation, gestes mal contrôlés. Certains indices reviennent souvent : visage qui rougit, voix qui monte, mains serrées, respiration saccadée.
Pour mieux cerner les principaux déclencheurs, voici une liste des situations à surveiller :
- Frustration : refus, attente, limites posées
- Fatigue : fin de journée, sieste écourtée
- Faim : repas décalés, collations manquées
- Surcharge sensorielle : bruits, foules, lumières trop intenses
- Anxiété et stress : changements d’environnement, séparations, pression extérieure
L’apprentissage de la régulation émotionnelle progresse au fil du temps, mais le contexte a son mot à dire. Offrir un environnement apaisant, instaurer des routines et poser des repères compréhensibles, c’est déjà limiter les occasions de dérapage émotionnel.
Des clés concrètes pour accompagner votre enfant et apaiser les tensions
Face à une colère qui éclate, le calme de l’adulte fait toute la différence. Si l’enfant s’emporte, il observe aussi comment on lui répond. Un ton mesuré, des gestes rassurants, un regard présent : voilà ce qui construit la gestion émotionnelle, jour après jour. La cohérence compte : céder à chaque crise, ou varier sans cesse les réactions, brouille les repères et amplifie l’insécurité. Un cadre stable, des limites connues, c’est la base pour apaiser les tensions.
Les routines quotidiennes jouent un rôle de filet de sécurité. Repas à heures fixes, rituels du coucher, moments calmes : ces repères structurent la journée et rassurent l’enfant, lui permettant d’anticiper et de mieux se contenir. Les limites, elles aussi, gagnent à être posées clairement, avec une explication simple, sans entrer dans le bras de fer. Une fois l’orage passé, prendre le temps d’échanger, de mettre des mots sur ce qui s’est joué, aide l’enfant à reconnaître et nommer ses émotions.
Quelques outils concrets facilitent ces apprentissages :
- Kit Respire et Souffle, ou cartes bien-être, pour apprendre à retrouver son calme
- Programmes spécialisés, tels que La Tribu Happy Kids, pensés pour accompagner la gestion émotionnelle
Si les crises s’enchaînent, si l’enfant se replie ou fuit le contact, il ne faut pas hésiter à solliciter un professionnel : psychologue, pédopsychiatre, éducateur spécialisé. Leur expérience éclaire d’autres pistes et évite que des difficultés relationnelles s’installent durablement. L’accompagnement se construit dans la durée, avec patience et méthode. Restez présent, soutenez sans relâche : chaque étape franchie prépare la suivante.
Grandir, c’est aussi apprivoiser la tempête intérieure. Et chaque crise surmontée, chaque émotion nommée, trace le chemin vers un équilibre plus solide.
